vendredi 29 octobre 2010

affiche EPCC

Depuis quelques années, plusieurs changements importants se profilent pour l'Ecole des Arts Décoratifs de Strasbourg (ESADS). Aujourd'hui, nous sommes au pied du mur.

Un petit historique donc pour commencer :
Aux alentours de 2002, une réforme européenne a été mise en place pour uniformiser les diplômes des écoles d'art : cela consiste à élargir les écoles et à faciliter les équivalences. La conséquence en France a pris la forme de la création d'Établissements Publics de Coopération Culturelle (EPCC) sur tout le territoire.

Concentrons-nous sur ce qui nous inquiète aujourd'hui : les futurs inconvénients de l'EPCC.

Les dates à retenir dans l'immédiat se situent aux 1ers de janvier et octobre 2011, dates de la signature de l'acte de l'EPCC et de la rentrée effective de ce système.
A la rentrée prochaine, l'ESADS fusionnera avec les Beaux-Arts de Mulhouse et le Conservatoire de Strasbourg.
Ce processus de globalisation est en soi un problème pour la diversité de la culture française et la spécificité des écoles d'art.


Pour cette uniformisation de toutes les écoles, on veut rapprocher toutes les structures d'une faculté. En effet, les diplomes changent, au lieu du DNAP (Diplôme National d'Arts Plastiques) et du DNSEP (Diplôme National Supérieur d'Expression Plastique), les écoles délivreront une licence et un master.

L'école est pour l'instant gérée par la CUS (Communauté Urbaine de Strasbourg), et s'émancipera de celle-ci, pour passer à un statut national et à des "sponsors" pour lesquels l'école est susceptible de devoir travailler. Une entreprise payera aussi pour pouvoir disposer des savoirs-faire de l'école.

Au niveau de l'Ecole des Arts Décoratifs de Strasbourg en elle-même, nous sommes en droit de craindre plusieurs choses.
Premièrement les cours où nous disposons actuellement de "temps de recherche" sont menacés, comme nous l'a déjà annoncé Otto Teichert (directeur actuel de l'ESADS) l'année passée, pour privilégier les cours exclusivement théoriques.
Les ateliers de l'école sont donc également assez inquiets de tous ces changements à venir (voir article sur les TEA, et leur site d'information : http://cgt-ateliers-esads.blogspot.com/).
Cela rentre dans une logique de rentabilité. de plus, vis-à-vis des autres structures, les cours risquent évidemment d'être "aplanis" pour trouver une norme commune aux trois établissements.
A long terme, la question est de délocaliser des pôles d'enseignement. Cela aussi risque d'être problématique, ne serait-ce que par la circulation des personnes.

Pour se faire une idée de l'évolution à venir, il suffit de regarder le fonctionnement des nombreuses écoles déjà passées à un EPCC. Même le fonctionnement habituel d'une école de Beaux-Arts, comme celle de Lyon, se rapproche de ces changements : un principe de rentabilité. On prend plus de personnes au concours d'entrée, puis on vire un certain cota chaque année, particulièrement à la fin de la 3° année, pour obtenir une "élite" au stade du master.
Or cela fait partie des particularités de l'ESADS de vouloir mener un étudiant du début à la fin de son cursus.

C'est dans la même logique que la direction a déjà supprimé la possibilité de tester deux options en 2° année, et qu'on a transformé  (à la surprise de tout le monde) l'option objet en "pôle 2" de l'option art.
N'oublions pas également que le mot phare de ces dernière années était "professionnalisation".
L'EPCC risque-t-il de passer de maxi école à maxi usine?

Il est donc possible qu'avec l'EPCC, l'ESADS perde beaucoup de ce qui fait ses qualités, ou plutôt de celles qui restent encore. On perd clairement la particularité de l'école par ce passage, et Strasbourg comme les étudiants risque d'entrer bientôt dans une période de deuil culturel.

Pour plus d'informations, vous pouvez écrire à etudiants.esads@gmail.com 

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